Abus sexuels dans l’Eglise catholique en France : Un fonds pour les victimes recueille 20 millions d’euros
Le Fond de secours et de lutte contre les abus sur mineurs destiné, entre autres, à accompagner les victimes d’abus sexuels de l’Eglise catholique en France a réuni 20 millions d’euros, selon son président.
Le Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs (Selam) qui recueille les contributions des évêques et diocèses français « a réuni 20 millions d’euros », a annoncé mardi son président, Gilles Vermot-Desroches, à l’Agence France Presse.
« C’est le premier acte. L’Eglise est au rendez-vous de ce qu’elle a annoncé », a-t-il affirmé.
Il a précisé que sur cette somme, une première enveloppe de « cinq millions d’euros » serait affectée à l »‘accompagnement financier » des victimes faisant une demande de réparation. Une autre, d' »un million » d’euros, sera consacrée à des « démarches de prévention et de mémoire ».
Réuni à Lourdes (Sud-Ouest) en novembre, un mois après la parution d’un rapport ayant mis en exergue l’ampleur du phénomène de pédocriminalité dans l’Eglise française, l’épiscopat avait annoncé qu’il indemniserait les victimes, reconnaissant la « responsabilité » de l’Eglise dans ces actes.
Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort, avait annoncé, « pour commencer », vouloir « rassembler 20 millions d’euros », en « prenant sur le patrimoine immobilier et les placements de l’Eglise ».
Depuis, les diocèses ont fait l’inventaire de leurs ressources disponibles (réserves, vente d’un logement appartenant à un évêque, legs, etc...) et ont peu à peu annoncé le montant de leur contribution.
« La décision des évêques de doter le Selam de 20 millions a été tenue, et ce en deux mois », s’est félicité M. Vermot-Desroches.
Parmi les contributeurs, « après la CEF, une écrasante majorité des évêques ont donné à titre personnel, chacun en fonction de ses moyens » et une « écrasante majorité des diocèses » a donné, a-t-il précisé.
Le rapport, publié le 5 octobre dernier, avait causé une onde de choc dans toute l’Eglise française.
Il égrenait des chiffres « accablants »: environ 216.000 victimes - lorsqu’elles étaient mineures - de prêtres, diacres et religieux depuis 1950, voire 330.000 si l’on y ajoute les victimes de personnes en lien avec l’Eglise (enseignants, surveillants...) ainsi que « 2.900 à 3.200 » prédateurs hommes, prêtres ou religieux.
Il y a eu « un ensemble de négligences, de défaillances, le silence et une couverture institutionnelle qui ont présenté un caractère systémique », avait souligné le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), Jean-Marc Sauvé.
La rédaction (avec l’AFP)